Le 14 septembre 2019, à la sortie d’un concert de Christine & The Queens, salle Pleyel à Paris, Noémie Chaillet-Piquand a un déclic et décide de faire son « coming out » artistique pour devenir NOCHAPIQ. Une signature que cette artiste touche à tout revendique, assume et pose désormais sur des objets du quotidien enrubannés, des pièces de mobilier ébouriffés, des pavés parisiens parés de couleurs. Sa matière de prédilection : le ruban de Maisons de luxe, appelé également bolduc. Un certain regard sur l’art et sur l’apparence dans notre société, à découvrir du 22 février au 5 mars 2020 dans le cadre de l’exposition « Road Trip » que lui consacre la JOYCE GALLERY au Palais Royal.
Noémie Chaillet-Piquand ne s’épanouit qu’en zone libre. Son esprit créatif, voire récréatif, a besoin de marge de manœuvre, d’air, d’espace : « Je fonctionne à l’instinct. J’aime tester, tâtonner, expérimenter, fouiner ». A l’instar de la démarche spontanée qui l’a menée à la création artistique en 1993. Une première phase de réalisations personnelles qu’elle appelle « mon école des Beaux Arts ». A cette époque, il va lui suffire de commencer des collages, d’acheter quelques tubes de gouache pour prendre goût à manipuler matières, couleurs, formes et outils.
En 2015, devenue autonome et freelance dans l’univers du luxe, de la mode, de la beauté, Noémie Chaillet-Piquand renoue avec la création. Elle dégage du temps pour intensifier son envie de « Faire » sans commandes, ni contraintes. Elle va ainsi reprendre et poursuivre le travail amorcé quelques années auparavant autour de pièces de mobilier. Ses matières premières ? Des vêtements de grandes maisons déchiquetés, des couvertures de survie lacérées, des bouts de ficelle, des élastiques, des écouteurs d’iPhone… De ces drôles de matériaux, elle couvre, recouvre, habille les meubles qu’elle a chez elle ou qu’elle trouve aux puces ou à Drouot, de la chaise de jardin, à la console en bois massif. Elle va même à s’emparer et à emballer le fameux pavé parisien.
C’est en 2017, que le ruban de marques de luxe s’impose vraiment à elle, après la réalisation d’une console nommée « Woodstok », première pièce de mobilier où elle utilise ce médium original. Tout y passe alors cuillères, fourchettes, pipes, brosses à dents, appareils photos, caméras, marteaux, bracelets, prises électriques, souris d’ordinateurs… Ces objets de la vie quotidienne se parent de rubans griffés chinés en brocante ou sur internet. Elle choisit le bolduc parce qu’il ne s’achète pas et qu’il l’intéresse aussi pour sa valeur statutaire. Atypie du geste ? Façon de momifier une certaine idée de la société de consommation ? Noémie qui se sent proche du Pop Art et du Surréalisme laisse chacun libre de s’approprier cet objet rhabillé, qu’elle veut avant tout créateur de lien avec l’envie que le visiteur, l’observateur, le curieux se pose des questions en le découvrant. En 2019 Noémie Chaillet-Piquand devient NOCHAPIQ.
NOCHAPIQ, vit et travaille à Paris. Dans son atelier qu’elle appelle « Les Feuillantines » du nom de la rue où il se situe, des bolducs de toute sortes côtoient une collection de dés à coudre, des tissus, des objets fraîchement enrubannés. Sur son établi, une pléiade d’outils ciseaux de coiffeur, plioir en ivoire, gomme en crêpe, adhésif double face, planches de coupe. C’est ici qu’elle a « embolduqué » déjà plus de 2000 objets.
NOCHAPIQ « Road Trip »
Exposition du 22 février au 5 mars 2020
JOYCE GALLERY : 168, Galerie de Valois – Jardin du Palais Royal – 75001 Paris